Indépendamment du fait que l’autoentreprise puisse être perçu comme un manque d’ambition et de confiance en soi par beaucoup de personnes, devenir auto entrepreneur architecte d’intérieur en attire tout autant. Même si, consciemment ou inconsciemment d’ailleurs, le fait de choisir un statut juridique dont le chiffre d’affaires sera autant capé pourra être un frein évident au développement, mais peut aussi être une excellente rampe de lancement avant de choisir un statut plus ambitieux.
Nous allons donc voir les avantages et les inconvénients de l’auto-entreprise pour les personnes qui veulent se lancer comme architecte d’intérieur en essayant d’imaginer plusieurs prismes différents.
- Architecte d’intérieur auto entrepreneur : les avantages
- Architecte d’intérieur auto entrepreneur : les inconvénients
Architecte d’intérieur auto entrepreneur : les avantages
Au rayon des avantages, le statut juridique de la micro entreprise qu’est le statut d’auto entrepreneur offre une très grande simplicité administrative. En effet, les déclarations pour pouvoir enregistrer votre activité professionnelle sont simples et vous n’aurez – en dehors d’obligations liées à une activité ayant une réglementation spécifique – qu’une comptabilité simplifiée à entretenir.
Certes, il faudra que vous vous en occupiez vous-même. Mais en comparaison des entreprises dont le statut impose une comptabilité plus poussée, vous n’aurez pas à recourir aux services d’un cabinet d’expertise comptable avec tout ce que cela représente en coûts et échanges en tout genre. Cela signifie qu’en la matière vous n’aurez pas à investir dans un logiciel de comptabilité spécifique d’une part et que vous pourrez entretenir votre comptabilité simplifiée par le biais de n’importe quel tableur sur votre ordinateur dans lequel vous enregistrerez les entrées et les sorties.
Outre les déclarations de chiffre d’affaires qui vous permettront de payer vos cotisations sociales et votre impôt si vous avez choisi le prélèvement forfaitaire libératoire (déclarations que vous pourrez effectuer très simplement sur le site dédié), vous n’aurez qu’une déclaration de CFE (Cotisation foncière des entreprises) à effectuer et à payer par an. Le montant de cette dernière dépendra de plusieurs facteurs comme par exemple la ville où vous exercez.
Tant que vous resterez sur un chiffre d’affaires inférieur à 72500€ annuel (ou au prorata temporis si vous commencez votre activité en cours d’année) vous pourrez conserver votre statut d’auto entrepreneur architecte d’intérieur et, tant que vous restez en deçà d’un chiffre d’affaires annuel de 34400€ (ou au prorata temporis si vous commencez votre activité en cours d’année), vous resterez en franchise de TVA (taxe sur la valeur ajoutée) et n’aurez donc pas de déclaration de TVA à effectuer fréquemment.
Entre sa simplicité de création et sa simplicité de gestion administrative au quotidien, vous pourrez beaucoup plus facilement devenir auto entrepreneur architecte d’intérieur et concilier votre micro-entreprise avec une autre activité professionnelle (solution idéale dans le cadre d’une reconversion professionnelle en architecture d’intérieur alors que vous aviez entamé une carrière dans un autre discipline) ou avec la fin de vos études pour financer ces dernières par exemple.
Dernier avantage conséquent de l’autoentreprise, ce statut n’est pas contraignant administrativement parlant. Ainsi, si nous reprenons l’idée du manque d’ambition que nous évoquions tout à l’heure qui peut être perçu de la sorte par certaines personnes, en réalité c’est surtout une minimisation de la prise de risques au lancement, sachant que vous aurez tôt fait de passer sur un statut juridique plus souple le jour où le statut juridique de l’auto-entreprise n’est plus suffisant / adapté.
Architecte d’intérieur auto entrepreneur : les inconvénients
Bien évidemment, le statut d’architecte d’intérieur auto entrepreneur ou AE comme on le voit souvent abrévié, n’offre pas que des avantages. Tout d’abord, si vous dépassez le seuil de chiffre d’affaires du statut (pour rappel 72500 euros), voire un prorata temporis d’une moyenne haute vous pourrez être contraint de changer de statut. De même, si vous dépassez les 34400 euros ou, là encore, un prorata temporis de ce chiffre d’affaires, vous serez contraint(e) de basculer sur un système qui ne sera plus en franchise de TVA (taxe sur la valeur ajoutée).
Cela étant dit, le fait d’être en franchise de TVA ne sera pas nécessairement toujours un avantage. Par exemple, si vous voulez pouvoir assurer le rôle de maître d’œuvre qui va chapeauter l’intervention de différents prestataires et que vous allez avoir pas mal de facturation / refacturation, vous allez payer de la TVA mais pas la récupérer. D’une manière générale, si vous avez des investissements conséquents le statut, tel qu’il est capé au niveau du chiffre d’affaires ne vous permettra pas de dégager suffisamment de marge. Il ne faut pas perdre de vue que votre imposition (et les cotisations sociales) dépend de votre chiffre d’affaires et non pas de votre marge.
Autre inconvénient du statut d’auto-entrepreneur qui vaut quelque soit le métier que vous pourriez exercer avec ce statut et qui vaudra donc aussi si vous voulez devenir architecte d’intérieur, la couverture sociale du statut. Le système de couverture santé n’est pas aussi bien huilé que pour les personnes qui sont sous le régime du salariat d’une part et vous n’avez toujours pas pour l’heure d’assurance chômage en cas de perte ou de baisse d’activité. Il faut ajouter aussi à cela que si vous avez des mois de moindre activité, vous cotisez aussi moins pour votre retraite.
Dernier inconvénient pour les personnes qui voudraient devenir auto entrepreneur architecte d’intérieur, le fait, si vous faites cela en complément d’une activité salariée, de payer une double cotisation santé (en plus d’une double imposition) alors que, même si ce n’est bien évidemment pas ce que nous vous souhaitons, vous ne pourrez pas techniquement tomber malade deux fois en même temps…
En bref, il faudra bien peser le pour et le contre de tout ce qu’apporte le statut de l’auto-entreprise pour voir s’il est judicieux en fonction de votre projet de création de votre propre société.